Kathy Le Vavasseur, de terre et d'eau

Kathy Le Vavasseur, de terre et d’eau

Dans les propos de Kathy Le Vavasseur, née à Sadec au Vietnam en 1962, revient souvent l’évocation de l’eau, et avec elle le souvenir du Mékong, fleuve au bord duquel elle a vécu enfant. L’eau semble l’avoir accompagnée tout au long de sa vie, jusqu’aujourd’hui alors qu’elle vit entre Paris et la Bretagne. Aussi la présence de ses céramiques au cœur de cette « Nouvelle Vague Bretonne » apparaît-elle comme une évidence. Diplômée de l’Ecole supérieure d’art Françoise Conte (Paris), formée initialement au textile, Kathy Le Vavasseur aime explorer des matériaux très différents. Cependant, la terre, qu’elle compare à une peau et travaille à la plaque, la plupart du temps en la laissant brute, revient inlassablement. Partie au départ d’œuvres de petites dimensions qu’elle accrochait au mur, elle a, avec le temps et l’expérience, acquis la pratique qui lui permet d’aborder des sculptures atteignant près d’un mètre de hauteur.

A Brest, elle expose deux Dragon Fly Off, de belles dimensions, constituées de cinq couches superposées en grès engobé d’argile teintée de bleu et de noir. Ces vagues aux cambrures élégantes symbolisent, selon elle, le mouvement d’un dragon qui sort de l’eau et semble s’envoler. Des incisions sont pratiquées en surface pour laisser apparaître la couleur naturellement rose du grès. Elle dit vouloir rendre légère et vivante cette matière lourde qu’est la terre, à travers les formes fluides, le relief de la surface ou les nuances de couleur. Trois Circumvolutions accompagnent ces dragons. En grès et porcelaine, tout en rondeurs et douceur, leur aspect lisse résulte d’un long travail de ponçage de la matière. Kathy Le Vavasseur évoque pour ces sculptures minimalistes des étreintes amoureuses qui, telles les éléments d’un puzzle, s’assemblent et s’enroulent entre elles, dans un mouvement voluptueux et presque intime. Cette fois, la terre est nue, épurée, simple segment organique à même de provoquer une sensation autant visuelle que tactile. Présentées au Comoedia, ancien théâtre et cinéma devenu galerie d’art contemporain, les pièces de Kathy Le Vavasseur semblent prendre littéralement vie et s’animer en dialoguant avec les oeuvres de neuf autres artistes bretons, dont Yann Kersalé, le célèbre « sculpteur de lumière et de matière noire« , qui tous voguent sur cette Nouvelle Vague.

Retrouvez cet article en intégralité dans la Revue de la Céramique et du Verre.

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