Le Pop Art au Comœdia à Brest

Le Pop Art au Comœdia à Brest

Refusant à vives forces les canons de l’académisme, le Pop Art s’est attaché à rendre désirable et facile d’accès peinture et sculpture. Né au Royaume-Uni dans les années 1950, ce mouvement artistique, contemporain de l’école littéraire des « jeunes hommes en colère », a vite traversé l’Atlantique où il a déferlé à la manière d’une lame de fond. Sous l’égide d’Andy Warhol pour la peinture, de Robert Frank pour la photographie, une manière inédite est née de montrer le monde avec, selon les mots de Jack Kerouac, « l’agilité, le mystère, le génie, et l’étrange secret d’une ombre rapportant des scènes qui jusque-là n’avaient jamais été enregistrées », ce qui a vite conquis l’ensemble du monde occidental. On aurait tort toutefois d’imaginer une expression artistique univoque ; au contraire, le Pop Art est fondé sur une multitude de courants, de techniques, d’approches sensibles ou cyniques des sociétés contemporaines.

Décrit par Richard Hamilton comme « populaire, bon marché, éphémère, jetable, produit en masse, jeune, spirituel, sexy, astucieux, glamour », il s’affranchit des limites traditionnelles et incorpore même en son sein la pratique singulière, longtemps très marginale, du tatouage. La vaste galerie d’art du Comœdia à Brest, sous la direction artistique d’Adeline de Monpezat, réunit les œuvres de dix-neuf artistes contemporains soucieux d’apporter leur pierre à l’édifice de la culture de masse et de la contre-culture qui souvent lui fait cortège. Des collages de Jacques Villeglé et Nelly Sanchez aux « bombages » de Speedy Graphito en passant par les affiches insolentes de Kiki Picasso, les dessins de Neila Serrano ou les sculptures de Richard Di Rosa et Vincent de Monpezat, les œuvres présentées sont résolument colorées, attirantes, non-conformistes, souvent militantes, aussi inventives que combatives.

 

Retrouvez cet article en intégralité dans la revue Ar Men, numéro de novembre-décembre 2021, page 84. 

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