visite guidée Paul Bloas
Plongée avec Paul Bloas, de retour au Comoedia

Plongée avec Paul Bloas, de retour au Comoedia

Le peintre brestois, internationalement connu pour ses Grands bonhommes affichés à travers les villes et les lieux abandonnés, est allé, samedi, à la rencontre de son public. Un moment suspendu.

 

C’est au Comoedia, à l’un des angles de la place Wilson et premier bâtiment reconstruit après-guerre que le célèbre peintre Paul Bloas, originaire de Brest, a accueilli ses admirateurs, samedi. Une cinquantaine d’amateurs d’art s’étaient inscrits longtemps à l’avance pour avoir la chance de découvrir les œuvres exposées de l’artiste, en sa présence.

Ce temps fort dénommé L’artiste vous guide, a permis à Paul Bloas de partager son histoire avec la galerie, avec Brest et ses « géants de papier qui rendent hommage aux travailleurs de la ville portuaire ». Un lieu emblématique de Brest où le peintre a investi les murs du cinéma abandonné, dès 2009, avec ses personnages géants d’Orange mécanique, l’un des films programmés à l’année lorsque le bâtiment était encore un cinéma.

« Charge émotionnelle »

De fait, c’était bien plus que cela. Pour expliquer ses pulsions créatrices, l’artiste s’est fait conteur, écouté attentivement par un public fasciné. Repéré par son professeur de dessin du lycée alors qu’il suivait des cours d’électromécanique, Paul Bloas a plongé avec délectation dans le grand bain des Beaux-arts de Brest.

De Berlin et « sa charge émotionnelle » à Diego Suarez (Madagascar), la ville tropicale de son enfance , ‘artiste « passionné de lieux abandonnés » s’est constamment nourri de ses voyages.

c’est ainsi qu’on l’a retrouvé, au fil des années, œuvrant sur le Mur de Berlin, la prison de Pontaniou, à Brest, centre-ville de Beyrouth, au Liban, les ruines d’un camp militaire de Madagascar ou encore le désert d’Atacama au Chili… Un itinéraire aussi atypique qu’inspiré. Alors qu’il était jeune étudiant, c’est de retour d’un voyage à Berlin, « la ville ouverte » vibrante de créativité, qu’il a eu envie de se lancer vers la forme figurative.

Il délaisse alors le « mantra » de ses professeurs, trop influencés à son goût par l’abstrait des années 1970, pour revenir aux modèles vivants, aux plâtres, aux collages de formes… « Mes Grands bonhommes viendront de cette inspiration », dit-il. Avec l’originalité de les concevoir comme « vus depuis le bas, comme à travers l’œil d’un chien… » Les lieux façonnés par les hommes l’inspirent.

C’est en passant sous le pont de l’Harteloire, qu’il imagine ses premières « propositions », sur les piliers. Rien de définitif. Toujours de l’éphémère, inspiré par le land art Américain. Avec l’envie de raconter une histoire à travers « des messages qui vont s’altérer au fil du temps ».

Retour à Pontaniou en septembre

Et comme Paul Bloas n’en finit pas de s’inspirer de sa ville, le projet de la prison de Pontaniou va connaître bientôt un nouvel épisode. Il se poursuivra en septembre prochain avec la réalisation de 30 à 50 peintures.

Des œuvres que malheureusement le public ne verra pas sur place, compte tenu de la dangerstité des lieux. « J’espère en sortir un film prévu pour janvier 2026, puis un livre avec ce que j’ai fait dans les années 1990 et le fantôme de ce que j’aurais fait en 2025. » De l’éphémère, toujours, pour cet artiste qui n’en finit pas de surprendre.

Sabine NICLOT-BARON.

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