Françoise Pétrovitch : Rougir, ou l'ambivalence de l'intime

Françoise Pétrovitch : Rougir, ou l’ambivalence de l’intime

Francoise PETROVITCH aime l’entre-deux (les humains sans âge entre l’enfance et l’adolescence parfois androgyne), les plans décadrés et les moments de vie quel qu’ils soient. Entre 2005 et 2015, elle réalise la série ROUGIR qui s’est enrichie d’année en année.

La Conservatrice des collections contemporaines au département des Estampes et de la Photographie de la Bibliothèque nationale de France Cécile Pocheau Lesteven l’interroge sur l’importance de ROUGIR dans son œuvre.

Cécile Pocheau-Lesteven : « Françoise Petrovitch, votre formation en gravure à l’école normale supérieure de Cachan et votre activité d’enseignante dans l’atelier de taille-douce à l’école Estienne ont contribué à votre grande familiarité avec l’estampe. Votre œuvre gravé est important et très varié, vous avez recours à des procédés d’impression différents adaptés à chaque projet.

Artiste pluridisciplinaire, vous utilisez de nombreux médiums, encre, peinture, céramique, verre, au service de l’expression d’un univers singulier, à la fois quotidien et énigmatique, empreint tout autant de douceur que de gravité. Le dessin reste cependant au cœur de votre pratique artistique.

Comment articulez-vous l’économie du trait, l’immédiateté du dessin, avec cette autre temporalité, cet autre rapport à la matière propre à la pratique de l’estampe ? Pourriez-vous évoquer votre relation à l’estampe en commentant votre série Rougir, cet ensemble de sérigraphies commencé en 2005 ? »

Vue de l’exposition au Centre d’art contemporain de Potmain (2010), © Les nouvelles de l’Estampe

 

 

 

 

 

 

 

 

Sans Titre, sérigraphies de la série Rougir, débutée en 2005. Sérigraphies sur papier Rivoli, signées et numérotées, 33 x 28 cm, 560 € la sérigraphie. 

Françoise PETROVITCH : « La série Rougir est un work in progress qui, depuis 2005, s’augmente d’année en année, d’une manière un peu hasardeuse, sans protocole très défini. Ce sont des croquis qui deviennent sérigraphies, comme un grand carnet de dessins, qui prend ensuite place sur un mur. Il a la liberté du carnet d’esquisse dans la mesure où des choses simples, dramatiques, comiques parfois aussi, peuvent effectivement cohabiter (…). Avec un rouge qui est toujours le même, trois formats de papier différents qui s’organisent. Je dessine avec un pinceau sur un rhodoïd pour obtenir le tracé onctueux recherché. La sérigraphie est une technique de pochoir que je considère comme un lieu de création singulier. Pour cette série, je voulais un aplat, une présence importante du blanc du papier et surtout cette couleur rouge. Un rouge mat encré en sérigraphie est un rouge très particulier, qu’on ne peut pas obtenir en peinture, qu’on ne peut pas obtenir ailleurs. C’est donc très intéressant de faire appel à une méthode d’impression, d’être dans l’imprimé ».

Sans titre, série Rougir, 2009, sérigraphie sur papier Rivoli, 33 x 28 cm, exemplaire ET 5/5, 560 €. 

Sans titre, série Rougir, 2009, sérigraphie sur papier Rivoli, 33 x 28 cm, exemplaire 6/40, 560 €. 

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